Goulets d'étranglement sur la LGV Paris-Bratislava

La construction de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Bratislava "avance bien (...), mais il reste à faire sauter trois goulets d'étranglement" pour que celle-ci soit mise en service en 2015. C'est ce qu'a estimé jeudi, à Nancy, le hongrois Peter Balazs, coordonnateur européen pour la "Magistrale" Paris-Bratislava, qui figure parmi les cinq liaisons prioritaires du futur réseau transeuropéen à grande vitesse.

Pour le représentant de l'UE, "ces goulets sont constitués par les liaisons à grande vitesse restant à réaliser entre Baudrecourt (Moselle) et Vendenheim (Bas-Rhin), Stuttgart et Ulm en Allemagne, et Sankt-Pölten et Vienne en Autriche. Pour que ces trois sections soient réalisées, et particulièrement le tronçon Beaudrecourt-Vendenheim, il faut que tout le monde soit d'accord pour leur financement", a ajouté M. Balazs, dans un entretien donné à l'AFP en marge d'un colloque sur "La grande vitesse ferroviaire: quel(s) atout(s) pour l'Europe des villes".

Mercredi, le Conseil économique et social (CES) de Lorraine avait jugé "impératif" d'assurer rapidement le financement de la seconde phase du TGV Est pour éviter que celle-ci n'entre en concurrence avec d'autres projets ferroviaires européens. "Si le tour de table financier pour cette deuxième phase n'est pas réalisé dans les douze mois, les travaux de mise à grande vitesse du tronçon de 106 km restant entre la Lorraine et l'Alsace risquent d'enregistrer un retard de deux à trois ans", s'inquiétait Patrick Sanglier, vice-président du CES en charge des transports.

La deuxième phase du TGV Est comprend une LGV nouvelle entre Baudrecourt et Vendenheim ainsi que les raccordements au réseau classique aux deux extrémités. Le gouvernement français s'est fixé l'objectif de lancer les travaux de la deuxième phase d'ici à 2010. Son coût est estimé à 1,7 milliard d'euros, dont 20% à la charge de l'UE, 50% assurés par l'Etat et 30% financés par les collectivités territoriale". "J'ai proposé à la Commission européenne que l'UE aille au-delà des 20% prévus", a encore dit M. Balazs. "Mais pour cela, il faut que les partenaires soient d'accord sur les clefs de répartition (du financement), où l'argent ira ailleurs", a-t-il ajouté.

Hugues Boulet (28/06/2007)

Source : Le Moniteur


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